Son exploit a été suivi dans le monde entier sur Medici.tv en juin. Après une prestation hors du commun en finale au cours de laquelle il a interprété le Concerto n° 2 de Tchaïkovski puis le Concerto n° 2 de Brahms, Alexandre Kantorow a remporté la médaille d’or et le grand prix du concours Tchaïkovski. A seulement 22 ans, il est aussi le premier pianiste français à gagner ce prestigieux concours créé en 1958.
«Le concours Tchaïkovski, c’est une énorme exposition. Il y a des artistes que j’admire depuis longtemps comme musiciens qui m’ont contacté pour pouvoir jouer ensemble à l’avenir.» Avec Valery Gergiev, le tsar des maestros et directeur du comité d’organisation du concours, Alexandre enchaîne déjà les concerts cet automne et se produit en récital au Carnegie Hall de New York. Chez les Kantorow, la musique est assurément dans les gènes. Une mère violoniste et un père violoniste et chef d’orchestre réputé, Jean-Jacques Kantorow, forment le premier cocon musical où Alexandre découvre le piano dans le salon. «J’ai essayé le violon un petit peu. Au piano, la satisfaction immédiate d’appuyer sur les touches me plaisait. Cela a commencé comme un jeu.» Au lycée Racine, sa vocation se précise. Il entre alors au Conservatoire de Paris. A 16 ans, il se produit à la Folle journée de Nantes, et sa prestation remarquée le fait démarrer comme soliste. Fidèle, il reviendra lors de la prochaine édition en 2020 jouer Beethoven en ce 250e anniversaire de la naissance du compositeur, puis le retrouvera à Radio France pendant le week-end de l’intégrale des sonates. «Je joue ses premières sonates. C’est le jeune Beethoven, qui a envie de prouver qu’il va être un grand.»
La Fondation Louis Vuitton qui le programme en concert depuis plusieurs saisons a servi d’écrin à l’enregistrement de son prochain album autour de Brahms, son compositeur préféré, et des rhapsodies de Liszt et de Bartók. Dans les bacs, son quatrième album, encensé par la critique, rend hommage aux concertos de Saint-Saëns, qu’il a enregistrés avec son père et le Tapiola Sinfonietta. «Quand je suis chez moi, je travaille quatre à cinq heures par jour», avoue ce perfectionniste pour qui «le public doit ressortir d’un concert en ayant vécu quelque chose de fort émotionnellement».
Alice de Chirac
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