Il y a, dans les superbes et subtiles peintures de Danny Galieote, une douceur apaisante, traversée par une inquiétude troublante. C’est le résultat du dessin et des couleurs, toutes impeccables, mais chargées d’une tension spéciale. Comme si tous les clichés des images vintage américaines étaient ici rassemblés, compressés, mais pour créer un doute.
Danny est américain, assurément. Il s’inscrit dans cette longue tradition des peintres “régionalistes” des années 1920 et 1930… Ces peintres, tels Thomas Hart Benton, John Steuart Curry, George Bellows, Grant Wood, JC Leyendecker ou Norman Rockwell, qui fixaient sur leurs toiles la vie quotidienne, parfois rude, mais riche d’espoir, des Américains. Il ne s’agit pas pour lui seulement de nostalgie, mais de faire référence à une culture. D’en reprendre des codes, pour les décaler. Avec humour et élégance, il égratigne l’image mythique, si esthétique, de l’American way of life. «Je veux vivre et peindre avec un pied dans le passé et un autre dans le présent. Mon travail poursuit essentiellement une quête: la glorification de l’homme et de la femme de tous les jours.»
Danny Galieote est né à Burbank, un quartier de Los Angeles, Californie, dans les années 1970… en face des studios Disney. Passionné de dessin, il a fini par y travailler… douze ans. Passant de simple assistant animateur à créateur de personnages: il a en particulier travaillé sur Le Roi Lion, Le Bossu de Notre-Dame, Hercule… Il reconnaît que le cinéma continue de l’influencer dans son travail. L’artiste vient de réaliser une série de peintures aux cadrages très cinématographiques sur ce qu’il appelle les «pensées intrusives», ces idées, souvent extrêmes, parfois violentes, qui se glissent à notre insu dans nos têtes: on découvre des femmes, très joliment habillées et très délicatement peintes… mais qui tiennent dans leur dos de bien terrifiantes armes et outils. «J’aime l’idée de peindre les secrets des gens, dit l’artiste. Je pense que nous avons tous des pensées que nous ne pouvons pas exprimer à haute voix. Le sens apparaît dans l’esprit des spectateurs. Je pense que c’est là que l’art existe.» Danny Galieote vit et travaille toujours en Californie. Il est exposé dans les plus grandes galeries américaines.
Claude Maggiori
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