Elaboré par la parfumeuse Anne Flipo, Girl, le nouveau parfum de la maison Rochas, s’impose comme une ode au bien-être: un étincelant splash de fraîcheur travaillé autour d’une fleur d’oranger et d’un néroli 100 % naturel aux vertus relaxantes et sourcé de manière responsable et complètement traçable.
Avez-vous une madeleine de Proust olfactive ?
La fleur d’oranger. Je suis née dans le nord de la France, et, à 15 ans, je n’avais jamais senti de fleur d’oranger. Je me suis retrouvée dans une très belle maison où il y avait une orangerie avec les arbres en fleur. Leur odeur incroyable se dégageait, je l’ai toujours en mémoire comme une photo olfactive. C’était à la fois doux, frais et puissant. Une odeur assez complexe où l’on retrouve les accents de la fleur : sa fraîcheur, son opulence et sa sensualité qui évolue de façon miellée et chaude. C’est peut-être mon premier acte de parfumeur. C’est la fleur que j’aime le plus travailler, celle qui me régénère le plus, et, lorsque je suis fatiguée, il suffit que j’aille chercher une très belle absolue pour me ressourcer.
Quelles sont vos autres matières de prédilection ?
Le santal, la mandarine, le bourgeon de cassis… à utiliser en petite quantité. J’ai appris à travailler avec le patchouli.
Avant de définir un parfum, comment l’imaginez-vous ?
Il y a une idée forte, que j’essaye d’amener jusqu’au flacon, pour qu’elle soit la plus équilibrée et la plus harmonieuse tout en gardant sa signature. Pour Girl, le mantra “Spray good, feel good !” était important : être meilleur pour la planète et bon pour soi. J’ai travaillé le départ pour avoir cette espèce de sourire quand on va le sentir, entre les hespéridées, le néroli et le bourgeon de cassis, qui, savamment dosé, va donner ce côté fruité, juteux et coloré. Pour Girl, l’idée était de faire une énorme fleur d’oranger, qui soit à la fois très fraîche, solaire, noble et racée, travaillée sur un bloc de bois blancs, en particulier le santal et le cèdre. J’ai joué avec la fleur en absolue et le néroli que l’on obtient après distillation des fleurs.
Des ingrédients assez précieux que j’ai utilisés avec beaucoup de notes hespéridées pour obtenir un splash de fraîcheur appuyé par du jasmin sambac, qui pour moi ressemble olfactivement à une fleur d’oranger dans laquelle on aurait mis une touche d’indole pour avoir ce côté un peu plus animal. Son sillage laisse une aura lumineuse. Le santal et les muscs donnent à la fois un côté doudou, propre et crémeux.
Avec une formule vegan, à 90 % d’origine naturelle, un flacon rechargeable, recyclable et recyclé, la maison Rochas a choisi un parti pris fort et audacieux pour un parfum sélectif. Pouvez-vous me parler du sourcing des matières ?
Il y avait un cahier des charges à respecter avec un nombre important de naturels dérivés. Avec cette volonté écoresponsable, la maison Rochas a été parmi les précurseurs. J’ai utilisé de la fleur d’oranger et du néroli qui proviennent d’une plateforme qu’IFF (International Flavors and Fragrances) a en partenariat avec des agriculteurs tunisiens, ce qui nous permet d’avoir une qualité exceptionnelle. Nous sommes sûrs de la provenance et de la pureté de nos ingrédients.
La maison Rochas est aussi une maison de couture. Conseillez-vous de porter un parfum sur un vêtement ou sur la peau ? Il faut se sentir libre, mais ça se porte avant tout sur la peau. Il faut se parfumer voluptueusement, ne pas hésiter : utiliser un lait corporel du parfum, puis se parfumer dans tous les creux : derrière le cou, les cheveux, les genoux, les poignets, les coudes… et enfin s’habiller et en remettre. Il ne faut pas avoir peur du parfum.
Propos recueillis par Anne Delalandre
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