Enfant, Audrey Tcherkoff rêvait de changer le monde. Devenue adulte, elle s’y est mise, convaincue qu’il est urgent d’agir si l’on veut que demain soit meilleur qu’aujourd’hui, pour la planète et pour ses habitants.
Son parcours professionnel l’a propulsée sur la chaîne de télévision BFM Business. Toute la semaine de 18h à 19h30, Good Evening Business est le rendez-vous de référence de l’information business. Impact by Tcherkoffest, lui, depuis janvier, les jeudis soir à 22h, l’émission des acteurs de la RSE (responsabilité sociale des entreprises). Et pour le podcast Le Supplément d’Audrey, la jeune femme reçoit des hommes et des femmes qui transforment, innovent et réinventent leurs métiers. Rencontre avec une battante.
Votre vie professionnelle commence dans la perle noire…
Après une école de commerce parisienne classique et un passage à la direction commerciale d’Yves Saint Laurent, j’ai été embauchée par la maison Robert Wan, plus gros producteur de perles noires du monde. Je n’y connaissais rien, mais j’étais fascinée par ce secteur à cause de son lien direct avec l’environnement: pour faire grandir des perles sous l’eau, il faut les préserver de toute source de pollution. Mais, lors de vacances en 2007 à Bora-Bora, j’ai rencontré la femme de l’émir du Qatar, qui m’a raconté que son grand-père était pêcheur de perles et qu’avant de découvrir du gaz la première richesse du pays était la perle fine. Elle m’a invitée à venir découvrir le pays. Nous avons monté le projet un peu fou de faire revivre l’industrie de la perle au Qatar. Et nous y sommes parvenues !
Vous faites une rencontre importante, celle de Jacques Attali ?
En rentrant d’un voyage au Népal, il m’a rapidement proposé un siège au conseil d’administration de Positive Planet, sa fondation, qui lutte contre l’exclusion au travers de l’entrepreneuriat positif auprès des populations les plus précaires. J’ai opéré un virage à angle droit : une nouvelle aventure, tout aussi passionnante, où j’ai pu mettre en œuvre, dans différents pays, des projets qui changent littéralement des vies. J’ai adoré travailler avec Jacques Attali : c’est une école merveilleuse parce qu’il n’a jamais accepté de se laisser enfermer dans une case, il est à la fois économiste, écrivain, philanthrope, conseiller.
Vous créez des forums, l’Institut de l’économie positive, le Positif Cinema Week à Cannes, mais une troisième vie vous attend : la télévision.
Invitée à remettre un prix lors de la cérémonie des BFM Awards, j’ai pu prendre la parole sur les sujets qui m’animent, la parité, la diversité, l’engagement sociétal des entreprises. BFM cherchait une femme pour incarner une émission à la rentrée. Je me suis dit : “Pourquoi pas ?” Avoir le challenge intellectuel quotidien de commenter avec les meilleurs experts, débatteurs et économistes des sujets chauds d’actualité économique et politique est passionnant. Et, n’étant pas journaliste, je suis là pour donner mon point de vue. BFM Business est venu me chercher pour cette liberté que j’ai de partager mes opinions et de ne pas hésiter à créer de la controverse et du débat.
Vous avez resigné pour la saison prochaine?
Oui, on va continuer l’aventure et nous sommes en discussion pour que je fasse quelques passages sur BFMTV. Mais je ne suis pas à la recherche d’une plus grande audience, je veux surtout pouvoir produire des contenus de qualité.
La production : votre quatrième vie ?
Ce qui m’intéresse, c’est de commencer à mettre un doigt dans la production. C’est génial d’être devant la caméra, mais j’ai envie d’être aussi derrière. Et pourquoi pas dans la production de cinéma. Tout est ouvert!
Philippe Latil
À lire aussi : Dakota Fanning : «Etre actrice fait partie de mon identité»