Cela peut surprendre, mais Chilla, la jeune chanteuse franco-malgache de 25 ans (de son vrai nom Mareva Rana), qui a fait le buzz l’année dernière avec ses titres engagés Sale chienne et Si j’étais un homme, se destinait à une carrière de violoniste… Son premier album, Mûn, peaufiné avec Tefa, producteur et ancien compositeur pour Diam’s, reflète cette complexité : la chanteuse alterne rap et chant, révolte et romance. Cet été, elle a été la seule femme programmée au Demi Festival, le grand rendez-vous du rap français. Chilla mélange les genres : rap, afrotrap, r’n’b et pop. Ses inspirations : James Brown, Ray Charles et Henri Salvador côté paternel (son père, pianiste amateur malgache, est décédé lorsqu’elle n’avait que 14 ans), Franz Ferdinand, Jacques Higelin et Barbara, de l’autre. «J’écoute de tout, sauf du metal», dit-elle. Son album Mûn est basé sur un instrumental soigné (confié à Fleetzy), des morceaux dansants comme Ego, émouvants comme Chico (un hommage à son père) et surtout sur sa voix grave, légèrement enrouée, envoûtante. Capable de faire frissonner et de déclencher les émotions les plus fortes. «J’écris en fonction de mes humeurs : quand je suis calme, je peux faire quelque chose de doux et lumineux. Quand je suis énervée, je rappe.»
«Mûn» (Suther Kane/Capitole).
Sur la scène de la Gaîté Lyrique à Paris, le 20 décembre 2019.
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