« Je m’adresse à tout le monde, à tous les corps, à toutes les cultures »
En couronnant Christelle Kocher de son prestigieux grand prix 2019, l’Andam, qui identifie et soutient les jeunes talents de la mode depuis trente ans, a mis un joli coup de projecteur sur la fondatrice, en 2015, du label Koché. Dès juin 2016, votre magazine PalaceScope avait repéré et brossé le portrait de cette jeune femme de 41ans formée au Central Saint Martins et passée par Armani, Martine Sitbon, Chloé ou Dries Van Noten.
Désormais, son mix de mode urbaine et de couture s’est imposé, et Koché est l’une des griffes plébiscitées par les fashionistas. «Je suis fière d’avoir reçu le prix Andam, pour moi et mes équipes. Cela me donne un véritable élan pour poursuivre mon développement», se réjouit la créatrice. Sans attendre le prix, Koché avait explosé en revisitant le maillot du Paris Saint-Germain, puis en proposant, à l’occasion de la Coupe du monde de football féminin, en collaboration avec Nike, sa vision du maillot de football. «Je suis une passionnée de football, comme toute ma famille. Le maillot fait désormais partie du vestiaire quotidien des jeunes femmes, et le football incarne les valeurs de la marque: populaire, sens du partage, diversité, enthousiasme. Je viens d’un milieu modeste et je veux créer un dialogue positif et démocratique entre tous. Je m’adresse à tout le monde, à tous les corps, à toutes les cultures. Et, pour moi, il ne doit pas y avoir de clivage entre couture et sportswear-streetwear.»
Cette passionnée de mode et de technique couturière (coupe et drapage n’ont aucun secret pour elle) cultive un style unique. Au confort et à la liberté du streetwear, elle adjoint la sophistication de la couture, avec des dentelles, des broderies, des plumes ou des pierres, n’hésitant pas à mélanger matières sportives ou techniques avec de belles étoffes, plus «classiques». «La Parisienne, celle de Saint-Germain-des-Prés, n’existe pas, affirme la créatrice. Moi, ma France est métissée, multiculturelle, cosmopolite et dynamique. Il est important d’avoir un message positif afin de mieux vivre ensemble. Je ne perds pas espoir, il faut être présent. La mode a le pouvoir de changer les choses.» Egalement directrice artistique de la Maison Lemarié, cette amoureuse de la plumasserie et des broderies n’a pas fini de surprendre. Cet automne, elle livre sa seconde collaboration pour La Redoute, mais aussi une petite capsule baptisée ReKoché consacrée aux maillots de football vintage. Le site Internet de la marque vient de voir le jour. Ne manque plus qu’une boutique. «Mais ce sera à la façon Kocher», prévient la jeune femme. On a hâte de voir…
Philippe Latil
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