Sur YouTube, leur vidéo du Lac des cygnes de Tchaïkovski a déjà été vue plus de 141 000 fois. Tourné à Paris, le clip du premier album de la violoniste Esther Abrami s’enrichit de la performance du danseur hip-hop Yann Antonio.
Aujourd’hui, les deux artistes souhaitent poursuivre leur duo initié sur les réseaux sociaux. «Nous allons réunir nos deux univers pour certains projets, créer des vidéos ensemble. J’aime amener de la musique classique pure à quelque chose qui semble ne pas s’y prêter», explique la virtuose. Une vision similaire à celle de Yann, qui se produit là où on ne l’attend pas, dans des lieux prestigieux comme la Galerie dorée de la Banque de France, ou devant un orchestre. En mai, avec le K&K Philharmoniker, il a dansé sur un poème symphonique en queue-de-pie blanche devant le public du Konzerthaus de Berlin et de l’Elbphilharmonie de Hambourg, deux temples de la musique classique. «Je veux que ma danse soit universelle, qu’elle puisse toucher n’importe quelle personne», confie ce natif de Persan (Val-d’Oise), dont le grand frère, Loic Mabanza, a dansé pour Madonna. Le bac en poche, Yann part à Los Angeles. Sa rencontre avec l’icône de street dance Lil Buck lui ouvre l’horizon de la musique classique.
Esther n’est pas en reste pour sortir des sentiers battus. Etudiante au Royal College of Music de Londres, elle poste des vidéos sur les réseaux sociaux. «Je voudrais donner du renouveau au monde de la musique classique, amener un nouveau public, plus large, plus jeune.» Ses followers se comptent par centaines de milliers quand elle signe un contrat avec Sony. Après un premier album où elle décloisonne les styles entre tubes classiques réarrangés et compositeurs contemporains, elle sort aujourd’hui un deuxième opus, Cinéma, consacré aux musiques de films qui l’ont marquée, de Naruto à La vie est belle. Cette saison, elle sera en résidence à l’English Symphony Orchestra, tout en se produisant en soliste dans les concerts électro de Worakls. Nommée DreamHer par les montres Zenith, Esther s’évertue à redécouvrir des compositrices, telle Josefine Weinlich, qui avait créé le premier orchestre européen de femmes il y a cent cinquante ans, ou Angela Morley, musicienne trans dont la Rêverie se prête à la danse magique de Yann.
Album : «Cinéma» (Sony)
Alice de Chirac
Photographie principale : © Amega Visu
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