Johanna Senyk, lasse des tendances passagères, souhaite inscrire ses créations dans le temps. En 2013, sa première marque Wanda Nylon lui a valu un succès phénoménal et la reconnaissance du monde de la mode, puisqu’elle est lauréate en 2016 du prix de l’ANDAM. Deux ans plus tard, elle clôt ce premier chapitre et se consacre aujourd’hui à sa nouvelle griffe, Françoise.
Depuis toujours, Johanna Senyk aime chiner, dégotter de nouvelles pièces, s’inspirer de la mode d’hier pour raviver la tendance du présent. Elle retrouve dans ces vêtements un savoir faire unique qui sait ennoblir des matières grâce à un travail précis que la grande distribution, aujourd’hui, ne sait plus valoriser. Surtout, ces vêtements donnaient de l’allure à la française des années 70. La française libre, espiègle, rebelle et un brin farouche, incarnée par les Françoises célèbres de l’époque : Sagan, Hardy, Fabian. Toutes ces inspirations ont fait naître sa griffe de prêt-à-porter et d’accessoires de luxe appelée, justement, Françoise.
First by FRANÇOISE
First by FRANÇOISE
First by FRANÇOISE
Ses collections, fabriquées en Italie, allient le savoir-faire italien avec le style français seventies. Des looks rétros, rassurants, qui s’inspirent de classiques de la garde-robe, rendus innovants par une proposition stylistique nouvelle qui s’attache aux détails et à des matières plus contemporaines. La marque continue également de donner son ton dans la tendance. Notons, à cet effet, sa collaboration récente avec Gas bijoux faites de joncs, sautoirs, ras de cous et bracelets de cheville incroyablement solaires.
Mais le premier impératif de Françoise reste de créer de la longévité dans les vestiaires féminins pour ainsi palier à l’impact écologique de la surconsommation dans la mode. En effet, le vintage est une arme non négligeable pour lutter contre le gaspillage et les déséquilibres écologiques engendrés par la fashion industry. C’est en s’inscrivant dans cette démarche, plus responsable, plus conscious, que Françoise lance sa nouvelle ligne, FIRST. Un retour aux sources essentiel puisque l’ensemble de la collection est faite de pièces 100% recyclées : des vêtements créés à partir de chutes de tissus, foulards de soies récupérés, galons issus des archives des plus belles maisons françaises, boucles des années 60 ou encore fils de métaux du début de siècle. Enfin, ces pièces seront réalisées à la commande afin d’éviter le surplus de stock. Une démarche inspirante que l’on ne peut que saluer.
Jeanne Cerin
À lire aussi : Guillaume Henry: «Patou, c’est doux, joyeux, rond, gourmand. C’est hyper positif»