C’est l’événement musical de l’année : Jennifer Lopez sort cet été un nouveau disque. Le premier en une décennie ! L’album est intitulé This Is Me… Now, en écho à This Is Me…Then, enregistré il y a vingt ans. Sur son site officiel, JLo se transforme sous nos yeux d’ingénue qu’elle était alors en Superwoman d’aujourd’hui. Wouah : non seulement 53 ans est le nouveau 33 ans, mais c’est encore mieux ! A un journaliste du Vogue américain venu l’interviewer, JLo, la chanteuse, explique simplement : «Comme je l’avais fait pour This Is Me… Then, mon nouvel album reflète un moment très spécial de ma vie. Ce disque, c’est moi maintenant.» Et d’ajouter qu’il s’agit de son album le plus «honnête», retraçant le «voyage émotionnel, spirituel et psychologique» des deux dernières années de sa vie. Une chanson, suite d’une ballade qu’elle avait composée pour lui en 2002, est consacrée à l’homme qu’elle aime, Ben Affleck.
En plus de trente-sept ans de carrière, Jennifer Lopez a vendu plus de 75 millions d’albums, a été nommée la “latina la plus influente des Etats-Unis”, a transcendé le Super Bowl, chanté a capella à la Maison-Blanche, créé sa maison de production, une ligne de beauté, une autre de sous-vêtements (pour laquelle, bien sûr, elle pose !), de chaussures glamourissimes (dessinées pour la marque Revolve). Musique, danse, cinéma, mode, affaire… Mais comment fait-elle ? «C’est un peu la malédiction d’être quelqu’un de très créatif, dit-elle. Même lorsque vous vous détendez, c’est là où vous devenez le plus créatif, car vous avez justement un moment pour respirer. Et une fois sur un flux créatif, il vous obsède. Pour ma dernière tournée, j’ai très peu dormi, parce que je répétais toute la journée, puis je rentrais à la maison et je réfléchissais à ce que nous devions faire, j’en rêvais la nuit. J’appelais tout le monde le matin tôt avec toutes mes nouvelles idées et ensuite j’allais à la répétition pour qu’on les mette en pratique… C’est à la fois une bénédiction et une malédiction.»
La première chose qui frappe, chez la diva de la pop, c’est qu’elle est vraiment une diva. Jennifer Lopez peut recevoir la presse en se faisant masser les épaules et possède l’entourage d’une championne de boxe qui prépare sa montée sur le ring. Mais toujours avec une quête de la perfection, de la chaleur humaine et beaucoup de joie. Les «you know what I mean ?» qui ponctuent ses phrases sont devenus notoires, elle ne s’en excuse plus. «Une mauvaise habitude, mais, vous savez quoi, je n’ai pas l’intention de m’en passer !» (Rires.) Pour un peu, elle partagerait avec nous ses petits secrets. Dont ceux, passage obligatoire, de sa beauté. Car, oui, JLo a vraiment cette peau de miel parfaite, d’une luminosité extraordinaire, cette chevelure de lionne (son signe astrologique), ce sex-appeal explosif. Une beauté qu’elle attribue en partie au fait de ne pas fumer et ne pas boire d’alcool. «Ma mère, qui m’a donné très tôt le goût des comédies musicales, et instillé en moi la méfiance de l’alcool et des drogues. Elle nous terrifiait à la maison, disant que l’alcool était un poison qui nous tuerait, qui volerait notre âme. Alors, je n’ai jamais commencé. Cela aide à rester jeune. Mais pas seulement !» Et de rire à nouveau, avec cette volonté de fer de prendre soin d’elle, de s’entraîner durement pour ses films et pour la scène, vécus comme une évidence.
Et puis, il y a le bonheur… This Is Me… Now. «Il ne faut jamais perdre espoir, le grand amour existe», lance-t-elle. Aujourd’hui, JLo, grande amoureuse devant l’éternel, rayonne. Il y a ses jumeaux de 15 ans, Max et Emme, qu’elle a eus avec le chanteur-acteur Marc Anthony, qui chantent déjà comme des pros, et Ben Affleck, son quatrième mari. Une histoire d’amour à rebondissement dans la lignée des passions hollywoodiennes les plus folles. L’été dernier, le couple s’est enfin marié. Ils viennent d’emménager dans le luxe à Pacific Palisades et s’apprêtent à retravailler ensemble pour le film Unstoppable, que Ben va produire. Des stars, des vraies, vulnérables et incassables, qui ne cessent de faire parler et rêver.
Pour mieux comprendre le phénomène Jennifer Lopez, il faut regarder le documentaire Halftime, diffusé sur Netflix, qui nous emmène dans les coulisses de sa préparation d’athlète pour son époustouflant spectacle du Super Bowl : «Des mois et des mois de répétitions pour sept minutes de show.» Au mois de mai, toujours dans le cadre d’un partenariat entre sa compagnie Nuyorican Productions (dérivé de “Newyoricain”, qui désigne la communauté portoricaine de New York) et Netflix, on va revoir Jennifer Lopez, l’actrice, dans The Mother, de la réalisatrice néo-zélandaise Niki Caro. Un pur film d’action : Jennifer Lopez y est une tueuse professionnelle, traquée par des ennemis, qui sort de sa cachette pour protéger la fille qu’elle a autrefois abandonnée… Dans la bande-annonce, on la voit traîner, à la Rambo, un élan mort dans la neige ! Suivront plusieurs autres histoires tout aussi musclées… mais racontées d’un point de vue féminin : le thriller de science-fiction Atlas, de Brad Peyton, où elle est une analyste militaire luttant contre une forme d’intelligence artificielle mortelle, ou The Godmother, un parrain au féminin… Avoir réussi en parallèle une carrière de bête de scène et d’actrice force le respect. Jennifer Lopez a travaillé avec la crème de la crème, de Steven Soderbergh à Oliver Stone. Selena, Hors d’atteinte, U-Turn, Un mariage trop parfait, Coup de foudre à Manhattan, Sa mère et moi… Le fil rouge des films produits par JLo, la féministe des temps modernes, consciente depuis toujours du problème de parité à Hollywood ? Ils sont presque tous réalisés par des femmes : Halftime, Amanda Micheli ; Queens, Lorene Scafari ; Marry Me, Kat Coiro ; The Mother, Niki Caro ; The Godmother, Reed Morano.
Mais une question subsiste : maintenant qu’elle a tout ce dont rêvent les mortels, pense-t-elle à ralentir ? «Après chaque projet, je dis “plus jamais”. Mais j’ai trop d’opportunités à ce stade de ma vie. Les choses ne se sont jamais aussi bien enclenchées, et elles vont de mieux en mieux. Et puis, le besoin de ralentir, c’est un stigmate collé aux femmes. Si j’avais écouté l’avis général, j’aurais freiné depuis des années. Je ne vois pas les choses de cet œil. Je pense que je m’améliore, que je deviens meilleure, toujours plus sûre de moi, plus compétente. Oui, je me sens de mieux en mieux avec l’âge, et pourquoi n’en aurais-je pas le droit ?» Let’s get loud !
Juliette Michaud
Photograhie principale : Joe Pugliese / August
«This Is Me… Now». Sortie de l’album cet été.
«The Mother», de Niki Caro. Diffusion en mai sur Netflix.