Auteur du célèbre carré d’Amélie Poulain et des dreadlocks de Jack Sparrow, John Nollet partage son temps entre le cinéma, les tapis rouges et la maison Carita dont il est le directeur artistique. Il sublime les plus grandes stars, de Monica Bellucci à Nicole Kidman, et séduit les Parisiennes avec son look signature, naturellement décoiffé. Aujourd’hui, il nous parle de glamour et de beauté.
Quelle serait votre définition du glamour?
C’est dans une attitude, plus que dans une coiffure ou un look. Glamour, on peut l’être, mais pas à toutes les heures, forcément. Ça se fabrique, le glamour. Sa révélation demande quelques artifices. C’est aussi une question d’accessoires, et, évidemment, l’ultime accessoire de beauté est le cheveu. On amène du glamour par une texture, une brillance. Un plaqué glossy, très élégant, qu’il soit attaché ou détaché, c’est glam. Un effet “wet look”, c’est glam, cela donne un côté très jeune à toutes les femmes.
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Le glamour et la beauté, c’est la même chose?
Je ne pense pas. Ce qui m’a bouleversé, ces derniers temps, c’est de voir que l’on pouvait avoir une couverture de magazine avec une femme comme Catherine Deneuve qui a 80 ans, et dans la même semaine une autre avec Isabelle Huppert, 70 ans, une troisième avec Monica Belluci, 59 ans… et Lily-Rose Depp, 24 ans, Deva Cassel, 19 ans… Une femme peut rester sublime et sexy, avec des codes différents, à tout âge, je trouve ça formidable. Etre beau, c’est être le plus proche de ce qu’on est vraiment, être soi, s’assumer. La beauté, c’est surtout une aura.
Quel est votre secret pour rendre les gens plus beaux?
Ce n’est pas un secret. Pour les rendre plus beaux, je les écoute, je les regarde et je les regarde se regarder. C’est pour cela que je travaille toujours devant un miroir. Sublimer un visage, c’est mettre en avant quelque chose, et mettre en arrière autre chose.
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Quelqu’un qui viendrait vous voir pour la première fois, et qui vous dit : “J’en peux plus de moi, proposez moi quelque chose »…
Ça m’arrive tous les jours. Mais, à part les actrices, seulement 1% des personnes vous laissent faire. Neuf fois sur dix, on va me dire : “Faites-moi ce que vous voulez”, suivi de : “Je veux garder les cheveux longs, je n’aime pas la frange, et il faut absolument que je puisse faire une natte…” Tu crées ton chemin au milieu de ça.
Le glamour est-il l’exacerbation de la féminité?
Ce n’est pas forcément une histoire de codes ultra-féminins. Des femmes qui sont habillées en homme et qui ont des attitudes très masculines, selon la façon dont elles bougent, dont elles boivent, dont elles fument, peuvent être glamour, donc non, ce n’est pas une exacerbation de la féminité.
Ça peut être très féminin de porter un costume…
C’est dans une attitude, Je ne dis pas le contraire. Une femme androgyne aux cheveux courts peut être d’un glam fou. Dans mon métier, il m’arrive très souvent de rendre une femme glamour en donnant l’illusion qu’elle soit sortie de son lit. J’aime les robes longues, qui laissent apparaître un certain décolleté… la jambe aussi… Quand une femme a ce genre de robe, j’ai envie de la décoiffer pour qu’elle donne l’illusion qu’elle sort de son lit, qu’elle part en soirée. Ça contrebalance. C’est un peu ce que font les très jeunes femmes: une femme de 18-20 ans, elle sort de la douche les cheveux mouillés, elle met sa robe… et un peu de rouge dans le taxi. Le glam, c’est une allure.
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Le glamour est-il exclusivement féminin?
Non, le glamour est une attitude: un homme avec un smoking peut être très glamour. Comment? La chemise ouverte, un détail de pochette, d’accessoire, de bijoux, de diamants… Aujourd’hui, la joaillerie reprend une place très importante dans le glamour de l’homme. Et, personnellement, j’adore ça!
Quels photographes symbolisent le glamour?
Herb Ritts, Helmut Newton et Mert and Marcus. Ils ont un œil qui arrive à faire jaillir du glam. Karim Sadli dans le glam contemporain, Mert and Marcus au milieu, un glam d’aujourd’hui mais avec des codes du passé. Mais je trouve qu’une femme parisienne nonchalante est glam aussi. Un jean, chemise d’homme blanche, peut-être un imper, selon l’attitude de la femme, c’est très glam. C’est avant tout une décision que l’on prend. On décide d’être glam.
Propos recueillis par : Anne Delalandre
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