Le métro est un théâtre souterrain où une humanité anonyme, pressée, harassée, joyeuse, déprimée ou indifférente, se croise, se frôle, s’ignore et s’en va très vite dans de multiples directions. Un huis clos renouvelé à chaque rame. Le métro parisien est aussi un espace surchargé de messages, où, à chaque station, des affiches géantes lancent des messages divers et variés. Le photographe Sébastien Durand prend souvent le métro : «J’aime cette atmosphère qui vit au rythme de la ville. Pour celui qui prend le temps de l’observer, le métro n’est pas si ennuyeux. Il est en revanche monotone, et c’est intéressant de saisir les événements ou les situations qui se détachent de cette monotonie. Le métro recèle des merveilles. On passe souvent à côté de moments magiques sans les voir : une lumière, la collision entre des affiches et des passagers ou un interminable escalier suffisent parfois à créer de l’émerveillement. Dans ce que l’on nomme la “photographie de rue”, l’image est toujours spontanée. On ne fait pas de mise en scène. Il faut s’en remettre à ces “heureux hasards” qu’offrent la rue ou le métro. Si l’on pose un regard bienveillant, tendre ou amusé, l’image suivra.» La poésie est dans l’œil de celui qui regarde, qui guette l’étincelle, celui qui attend qu’un instant magique illumine la grisaille. Et qui veut le capter dans son appareil photo. C’est toujours fugace, rapide, presque irréel… mais l’image en gardera le souvenir. Et le sourire. La photographie peut transformer le quotidien en ne gardant que les instants joyeux. Alors, vive la photographie !
Claude Maggiori
Sébastien Durand
Photographie
www.sebastiendurand.photo
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