Rien ne va plus dans le monde jusqu’ici florissant des influenceurs : arnaques, scandales et autres petites affaires louches se multiplient. Mais le plus grave semble à venir : la désinfluence devient une tendance !
Grande lassitude chez certains des conseils conso, de la fast fashion, des injonctions bidons, des allégations floues, des produits inutiles à gogo : sur Tiktok on peut voir de plus en plus de vidéos qui poussent les consommateurs à mieux réfléchir avant d’acheter, surtout un produit recommandé par un influenceur. Le hashtag #deinfluencing totalise plus de 230 millions de vues sur la plateforme. Michelleskildelsky, qui se présente elle-même une ancienne acheteuse compulsive, énumère les produits inutiles que les influenceurs lui ont recommandé : des AirPods Max d’Apple, 25 parfums différents, des chausson de la marque Ugg, une multitude de soins beauté… Sa vidéo a été visionnée des milliers de fois.
@michelleskidelsky i could talk about things we don’t need all day (yes i am talking to myself) #deinfluencing #overconsumption ♬ original sound – michelle
Beaucoup citent le MascaraGate comme le point de départ du mouvement de désinfluence : Mikayla Nogueira, star américaines des réseaux sociaux et spécialiste du maquillage a été accusée de vanter les vertus d’un mascara rehausseur de cils de L’Oréal… alors qu’elle portait de faux cils. 54,1 millions de vues ! Hudi Charin a elle fait part de ses réserves concernant les cosmétiques Skims de Kim Kardashian : «Je ne sais pas pourquoi quelqu’un devrait acheter chez Skims alors qu’il existe tant d’alternatives meilleures, éthiques et durables, alors que les produits Skims sont littéralement hors de prix».
Selon une étude Kantar de 2020 relayée par Marketing Dive, plus de 25% de la population a effectué un achat sur la recommandation d’un influenceur. Un taux qui monte à 44 % chez les jeunes. Selon le site spécialisé The Good Goods, le marché du “marketing d’influence” est devenu l’un des plus actifs avec une croissance estimée à +56% par an. Il devrait atteindre 22 milliards en 2024. La désinfluence est-elle une nouvelle sorte d’influence, une demande de plus de transparence ou un vrai rejet de la surconsommation ? Affaire à suivre.
Oscar Léon
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