Francis Bacon
Francis Bacon (1909-1992) revient au Centre Pompidou quelque vingt ans après la rétrospective de l’artiste britannique. Belle opportunité de découvrir ou de redécouvrir celui qui fut «le dernier enfant terrible de l’art moderne». Un géant à sa manière, autodidacte aussi scandaleux que singulier. Effectivement, rien de très lisse dans ce Portrait of George Dyer in a Mirror (Portrait de Georges Dyer au miroir) de 1968 où le corps convulsé de son amant fait face à la réflexion de son propre visage défiguré, disjoint, déchiré en deux. Terrible puissance que la présentation a pris le parti de suivre en mettant en scène les toiles du peintre et les textes de sa bibliothèque, dont les livres, eux aussi, sont empreints de cette fureur qui éclabousse ses triptyques. Bien entendu, aucun de ses tableaux n’illustre les récits des auteurs choisis. C’est l’occasion de faire un pas de côté, de regarder autrement la peinture à travers la violence du théâtre d’Eschyle ou la littérature au marteau de Nietzsche.
Centre Pompidou.
Bacon en toutes lettres.
Place Georges-Pompidou, Paris IVe. Jusqu’au 20 janvier.