Lors des Victoires de la musique classique, en mars, un large public a découvert Marine Chagnon, nommée dans la catégorie révélation lyrique, sur un air de Carmen. Cette jeune femme à la silhouette gracile, récemment honorée du prix de l’Arop et du prix Carpeaux, sera l’atout charme de la nouvelle troupe de l’Opéra de Paris à découvrir en cette rentrée.
A l’affiche de six productions cette saison, la mezzo-soprano fait partie des artistes fidélisés dans la maison avec un contrat, un coup de pouce pour les jeunes chanteurs en début de carrière. Au programme : de la musique française avec L’Enfant et les Sortilèges de Ravel et deux opéras peu représentés de Massenet, Cendrillon et Don Quichotte ; un chef-d’œuvre du vérisme italien, Adriana Lecouvreur, aux côtés de la star Anna Netrebko ; des tubes du répertoire avec La Traviata de Verdi et Don Giovanni de Mozart, le grand rendez-vous de la rentrée, dans une nouvelle mise en scène de Claus Guth. Marine a décroché le rôle de la pétillante Zerlina. «C’est un personnage théâtralement passionnant. Il parcourt des états émotionnels différents.»
Après deux années passées au sein de l’Académie de l’Opéra de Paris, pendant lesquelles la jeune artiste prend confiance sur scène en abordant Scarlatti, Haendel ou Bernstein, cette première saison en troupe s’inscrit dans la continuité d’un parcours exigeant. Lauréate de la Fondation Royaumont et jeune talent de l’Académie Jaroussky, Marine fréquente plusieurs conservatoires. Elle part un an en Erasmus à la Musikhochschule de Stuttgart, puis elle se perfectionne en musique ancienne, avant d’intégrer le prestigieux conservatoire de Paris, où elle obtient son master mention très bien. Baroque, belcantiste ou romantique, tous les répertoires s’offrent à elle. «J’ai une voix de mezzo coloratur, avec une facilité pour les vocalises. J’adore chanter du Rossini ou du Haendel. Ma voix évolue vers un répertoire qui est mozartien aujourd’hui et qui, j’espère, ira vers Bizet, Massenet, des grands rôles. Il y a aussi des rôles fantastiques pour moi chez Haendel et Monteverdi.» Son premier album, Ljus («lumière», en suédois), met à l’honneur des mélodies suédoises de la première moitié du XXe siècle, un répertoire inattendu et captivant.
«Cendrillon» de Massenet du 25 octobre au 16 novembre à l’Opéra Bastille.
Album : «Ljus» (Mirare).
Alice de Chirac
Photographie principale : © Romane Bégon
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