Les Fast and Furious avec Vin Diesel, les Resident Evil avec Milla Jovovich, Avatar (le 1, mais la rumeur la dit ressuscitée dans les volets 3 et 4 !)… Le seul nom de Michelle Rodriguez, la plus sympathique des dures à cuire d’Hollywood, décoiffe ! Quelle carrière explosive pour cette Texane au sang chaud élevée dans le New Jersey au sein d’une famille nombreuse, racines dominicaines et portoricaines, que l’on croise souvent dans les défilés de mode ou faisant la DJ chez les heureux de ce monde, comme si Michelle continuait à rêver d’ailleurs ! Pour nous, elle restera ce cœur sauvage de 22 ans, gueule Marlon Brando jeune, qui crevait l’écran dans Girlfight, le film qui l’a révélée en 2000. Bien de son temps, libre et rebelle, mais prisonnière de son image de garçon manqué ? Dans l’adaptation tout public du mythique jeu de rôles Donjons & Dragons, qui sort le 12 avril, entourée de Chris Pine, Hugh Grant et Regé-Jean Page (la révélation de Bridgerton), Michelle Rodriguez campe une barbare ! Alors que Fast X – eh oui, il y a un Fast and Furious 10 – déboule sur les écrans en mai, interview bon enfant à la convention Comic-Con de San Diego.
Difficile d’échapper à votre image d’héroïne de films d’action, puisque vous voici à l’affiche de Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs !
Michelle Rodriguez. On ne grandit pas au New Jersey sans jouer à Donjons & Dragons. C’est ce qu’on fait tous à 15, 16, 17 ans. Je n’avais pas joué depuis plus de vingt ans, quand les producteurs du film m’ont appelée en m’expliquant : “Et alors, dans l’histoire, tu finis par jouer une Viking.”
Moi : “Oh, une Viking, pas de soucis !” Voilà comment ça s’est passé. Mais ce film étonnamment drôle et intelligent a fait remonter plein de souvenirs : être un enfant dans un sous-sol, faire des bêtises avec mes amis, plonger dans cet univers médiéval fantastique délirant. C’est une belle expérience, et, si je ne le pensais pas sincèrement, les fans s’en apercevraient. Les jeux de rôle sont géniaux, plus de gens devraient s’y adonner.
Pour Girlfight, vous vous étiez entraînée quatre mois et demi sur un ring de boxe ; pour Blue Crush, des semaines sur un surf ; pour S.W.A.T. et Machete, vous aviez fait beaucoup de musculation… Vous avez l’habitude de vous dépasser physiquement. Comment vous êtes-vous préparée pour devenir la guerrière de ce film ?
J’aime l’entraînement. Mais celui-ci était fou. Beaucoup de boissons protéinées et beaucoup, beaucoup d’abdominaux, de pompes, de musculation avec des haltères. Nous sortions du Covid avec toute la frustration qui va avec. J’avais demandé aux deux réalisateurs du film de faire accrocher un punching-ball dans ma roulotte. Je me suis bien défoulée à exorciser cette période de stress. J’ai gagné 4 kilos et demi de muscle, et j’ai aimé cette transformation. J’ai adoré ciseler mon corps.
Dans un monde d’heroic fantasy, que seriez-vous ?
Un magicien. J’aime l’idée de pouvoir apparaître et disparaître où et quand je veux !
Vous avez souvent exprimé votre désir de trouver des rôles plus «normaux». On se souvient de votre contre-emploi en mère de famille pauvre dans Les Veuves de Steve McQueen. On sait que vous écrivez, que vous avez même souvent réécrit vos dialogues dans les Fast and Furious. Comment sortir de ces mondes démesurés qui vous collent à la peau ?
Je me suis toujours battue dans mes films d’action pour que les personnages féminins soient mieux écrits, avec plus d’interaction entre les femmes. A prendre ou à laisser. J’aimerais m’exposer à l’écran de façon plus réaliste, mais, honnêtement, je prends aussi toujours du plaisir à faire de purs divertissements. A Comic-Con, la taverne de Donjons & Dragons a été recréée avec une acoustique géniale qui m’a aussitôt donné envie de faire le DJ dans un endroit aussi dingue. Toute l’équipe du film y est allée boire un verre dont le contenu, alcoolisé ou non, luisait dans l’obscurité. J’ai fait cette expérience, entrer dans le cube géant de gélatine, comme une gosse.
Prête pour tourner une suite à Donjons & Dragons ?
Absolument !
La réussite du film vient du fait qu’il ne se prend pas au sérieux. On peut même voir dans certaines scènes des techniciens animer les monstres, dans une sorte d’humour décalé à la Monty Python.
Après des années et des années à tourner devant ces écrans verts impersonnels, ce qui est vraiment barbant, voir les marionnettistes exercer leur talent physiquement sur le plateau était très beau. Cette adaptation de Donjons & Dragons est réellement très ludique. Hugh Grant explique avoir accepté de faire partie de l’aventure pour cette même raison : on s’est beaucoup marrés à la lecture du scénario.
Vous gardez des objets de vos tournages ?
Moins que Chris Pine, qui a pris plein d’accessoires en partant ! (Rires.) Il trouvait que ma hache était assez cool. J’ai d’ailleurs gardé cette hache. Elle s’allume, elle devient une dague : qu’est-ce qu’une fille peut vouloir de mieux ? (Rires.)
Propos recueillis par Juliette Michaud
Photographie principale : Jim Wright/ Trunk Archive
«Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs», de John Francis Daley et Jonathan Goldstein, avec Chris Pine, Michelle Rodriguez, Sophia Lillis, Hugh Grant. Sortie le 12 avril.
«Fast X», de Louis Leterrier, avec Vin Diesel, Michelle Rodriguez, Brie Larson, Charlize Theron, Helen Mirren, Cardi B. Sortie le 17 mai.
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