Ils sont deux street artists, Louis et Edouard. Le premier vient de la banlieue parisienne, le deuxième de Tours. Ils signent leurs œuvres d’un autre nom, mystérieux, Monkey Bird.
A quatre mains, ils couvrent les façades de peintures poétiques et graphiques : des singes, des aigles, des geais, des huppes, des pigeons, des personnages à tête d’oiseau, des monuments étranges… tous enserrés dans une grille graphique évoquant celle des vitraux dans les églises et qui est leur signature visuelle. Le résultat est surprenant et époustouflant.
Ils utilisent exclusivement du noir, du blanc et un peu de doré. «On est d’abord passés par la couleur, mais on trouvait ça assez artificiel, expliquent-ils. Disons que ça n’apportait rien de plus. Ce qui est important, dans notre travail, c’est la ligne, et ce parti pris du noir et blanc essaye de la mettre en valeur au maximum. On travaille sur les détails, le tracé, la profondeur, la lumière… C’est là-dessus qu’on veut attirer l’attention, pas sur les couleurs. L’or, qui nous est venu plus tard, nous permet de venir contraster les ombres et de donner de l’intensité au noir et blanc.»
Lorsqu’on leur pose la question : «Pourquoi des animaux ?», ils répondent : «Notre travail est assurément anthropique. On parle de l’homme et de sa dualité en tant qu’animal social, balancé entre l’instinct et la conscience. Nous utilisons une imagerie ancienne mais intemporelle, des éléments d’architecture, d’astronomie, qui sont des sciences de l’homme en quête de sens.» On peut découvrir leurs œuvres un peu partout en France. Et quelques-unes à l’étranger.
Claude Maggiori
A Paris, Monkey Bird est représenté par Happy Gallery
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