Depuis 2006, la marque de lingerie haut de gamme Maison Close se propose, avec audace, de «troubler les sens avec l’art et la matière» et proclame haut et fort une esthétique honorant la séduction à la française, une façon iconoclaste de célébrer l’amour. «Aussi ténues soient-elles, les tenues Maison Close révèlent la sensualité, soutiennent les intentions, qu’elles soient visibles, diaphanes ou privées», nous promet la marque. Rencontre avec son créateur et directeur artistique : Monsieur le Français.
«Mes parents étaient des hippies qui nous élevaient dans la dureté. On partait en voiture, et on campait où on pouvait. A 14 ans, j’avais vu vingt-six pays. Et je les additionne à ceux dans lesquels je me rends régulièrement aujourd’hui.» Puis, notre voyageur a passé quelques années bouillantes dans les agences, à la grande époque des belles années de la pub. «J’avais le cerveau sur la poêle tous les jours. On bossait 24 heures sur 24, sur tous les sujets. C’était aussi fatiguant qu’enrichissant. J’ai fini par tout envoyer promener après avoir compris que le réseau, l’appartenance à un courant de pensée, comptait souvent plus que le talent.»
Au début des années 2000, il décide de se consacrer à la lingerie : «Maison Close est né par accident; à la base, c’était un moyen de m’amuser. J’ai dessiné la première collection pour accompagner les accessoires et j’ai appris le stylisme sur le tas. Derrière, la presse spécialisée s’est emballée, et j’ai voulu faire les choses sérieusement, même si, dans le fond, ce n’est pas une activité sérieuse, car je ne fais pas des produits de première nécessité. Cela reste du plaisir, du pur plaisir ! Depuis toujours, j’aime jouer de surprise et de transparence, j’aime montrer ce qu’on a l’habitude de cacher, de révolutionner le monde des dessous afin qu’ils prennent le dessus en créant des pièces devenues iconiques, un univers unique couplé à une identité qui nous est propre. Maison Close incarne cette France indissociable du plaisir sensoriel. Chaque fois que je dessine, c’est sans me soucier du cadre, sans aucune préoccupation. On travaille ensuite à savoir si c’est techniquement réalisable. C’est parfois difficile à appréhender, mais qu’importe le risque ou la contrepartie, j’ai toujours choisi de faire ce que je voulais.»
Le créateur a moins l’intention de résumer les féminités à leur force de séduction que de leur permettre de s’assumer avec fierté. «Je veux que mes vêtements aient un impact émotionnel. Ils sont faits pour les femmes qui ne répondent pas au schéma de la poupée Barbie, qui sont libres, autonomes, des femmes que l’on ne contraint pas. Ils sont une amure qui leur permet de s’affirmer et servent l’art de vivre sa féminité. Chaque modèle porte en lui un état d’esprit: difficile, d’ailleurs, de choisir une pièce Maison Close au hasard.»
Photographie principale : Thomas Lavelle
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