Les bons restaurants fleurissent en banlieue parisienne… Là où, encore récemment, peu d’offres gastronomiques étaient proposées, on trouve aujourd’hui de très bonnes adresses. Nous avons sillonné la banlieue et déniché 10 très bonnes adresses. Voyage gastronomique autour de la capitale…
Villa9Trois (Montreuil)
Pur fruit du hasard pour l’arrivée du chef Camille Saint-M’Leux à Montreuil. Après avoir passé un an en Australie, il avait prévu de devenir sous-chef dans un établissement de Christian Le Squer. Mais la crise Covid a bouleversé ses plans et l’a obligé à revoir sa trajectoire. Il a donc lancé une entreprise de glaces à Nantes. Mais, il a été vite contacté par l’un des associés de la Villa9Trois, qui lui a offert le poste de chef en mai 2021. Camille a été séduit par l’établissement et la ville de Montreuil, qui offrait de belles opportunités pour se faire une place dans le milieu culinaire. Cette année, le restaurant a gagné sa première étoile Michelin. Niché au cœur d’un jardin, dans le cadre cosy et idyllique d’un ancien hôtel particulier, le restaurant propose une carte entre terre et mer avec, par exemple, de l’araignée de Roscoff en entrée, du ris de veau laqué ou du homard bleu breton. Si vous voulez voyager encore plus loin, les menus découverte sont en 4 ou 6 temps.
Villa9Trois
71 rue Hoche, 93100 Montreuil
www.villa9trois.com
L’Ours (Vincennes)
Jacky Ribault, Breton d’origine, a le sens du partage. Attaché à la terre, sensible au travail des petits producteurs et artisans pêcheurs, il souhaite mettre en avant leur savoir-faire dans ses restaurants, au nombre de trois pour le moment : Qui plume la Lune à Paris, Les Mérovingiens à Noisy-le-Grand (avec une boulangerie et une boucherie en face du restaurant) et L’Ours à Vincennes, que nous avons testé. «Cette région, je la connais bien, vingt-six ans que j’habite le Val-de-Marne, que j’aime son bois, son château et ses bords de Marne.» Comment est-il arrivé là ? «C’est ma femme qui m’a amené ici. Nous avons effectué notre première sortie ensemble… au zoo de Vincennes. A l’époque, il y avait encore des ours. Je les adore. Cela me paraissait évident d’appeler mon restaurant L’Ours.» Entrer dans ce restaurant est une parenthèse enchantée. Chaque détail est pensé, autant dans l’assiette que dans la décoration soignée. Une étoile Michelin est venue récompenser l’établissement. Si vous voulez voir le chef ours avec son équipe au travail dans sa tanière, une table peut être réservée en cuisine pour assister à l’élaboration des plats et au dressage des assiettes. Tous les produits sont au maximum faits maison. Les menus sont en 3, 5 ou 6 temps. Un accord mets et vins est proposé. Des surprises vous attendent : du rouget avec ses écailles grillées pour ne rien gâcher du poisson, du dashi en gelée avec des algues, de l’anguille fumée, du bœuf tendre et rosé avec de la truffe émincée sur le dessus, du ris de veau avec de belles asperges de saison travaillées… un merveilleux dessert à la banane et à la cacahuète (bravo au chef pâtissier Hugo Correia). Convaincu de son installation hors de Paris, le chef ouvrira bientôt un restaurant à Saint-Ouen.
L’Ours
10 rue de l’Eglise, 94300 Vincennes
www.loursrestaurant.com
Les Etangs de Corot (Ville-d’Avray)
«Autour de vous se dévoile l’effervescence de mon territoire. Un Paris de campagne lové entre potagers, forêts et étangs où faune et flore sauvages s’apprêtent à se marier sous vos yeux. Laissez-vous porter par les trésors de cette nature environnante. Ceux de mes maraîchers, de mes cueilleurs, de mes éleveurs, de mes pêcheurs, de mes vignerons…» En 2012, alors qu’il œuvre à la table de Nicolas Masse (2 étoiles au Guide Michelin), Rémi Chambard se voit confier la direction des cuisines du magnifique hôtel des Etangs de Corot. Deux ans après, le chef se voit attribuer une étoile par le Guide Michelin à sa table gastronomique Le Corot. Rémi Chambard s’est toujours inspiré de la nature dans sa cuisine, et le fait d’être en région parisienne lui donne la possibilité d’agrémenter ses plats avec des produits du terroir francilien. Sensible à la beauté des alentours, les compositions potagères et forestières sont les arabesques favorites du chef. Installés dans la salle à manger, vous avez vue sur les étangs ou sur la cuisine ouverte. Un menu en 4, 6 ou 8 services vous est proposé. Selon les plats, vous aurez même une carte de la région parisienne pour tracer vos produits avec le nom des artisans. Nous avons rarement mangé une truite confite avec de l’oseille et du citron caviar aussi bonne ! Mais ici, tout est exquis.
Objectif : deuxième étoile !
Les Etangs de Corot
55 rue de Versailles, 92410 Ville-d’Avray
www.lesetangsdecorot.com
Restaurant Ochre (Rueil-Malmaison)
«J’ai voulu un lieu raffiné mais avant tout chaleureux où l’on se sente bien. Comme si les gens passaient directement la porte de chez moi.» C’est la promesse du jeune chef de 31 ans, Baptiste Renouard. Il a débuté en cuisine à l’âge de 13 ans à Puteaux, à L’Escargot 1903, aux côtés du chef étoilé Paolo Boscaro. Il a aiguisé ensuite sa technique et affiné sa personnalité culinaire chez les plus grandes tables parisiennes (L’Atelier, Lasserre, Le Meurice, Le Laurent…). En 2019, il participe à l’émission Top Chef sur M6, dans laquelle il sera suivi durant six semaines de compétition par Jean-François Piège. Au même moment, il ouvre son premier restaurant en février 2019 à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, département qu’il connaît bien. Dans cette jolie maison de ville aux allures de bâtisse provinciale, une douceur de vivre règne dès l’entrée : immédiatement, vous êtes loin de la capitale et de sa stressante agitation. Teintes chaudes, murs en pierre, poutres apparentes, la décoration met l’accent sur les matières brutes qu’affectionne particulièrement le chef. Le restaurant est récompensé d’une première étoile Michelin en 2021. La cuisine, soignée, empreinte de couleurs, senteurs et textures, s’inspire de la terre, du végétal et du minéral, des origines bretonnes du chef. Le soir, des menus découverte sont proposés : le menu Fable en 5 temps, Epopée en 7 temps ou Sentiers en 5, menu végétarien. L’accord mets-vins est exceptionnel, avec un livre de cave de plus de 240 références. Le menu évolue selon les saisons et l’inspiration du chef, mais, il y a une chose qui ne bouge pas, c’est son dessert signature. Il a voulu changer, mais les clients râlaient. En même temps, on les comprend, ce dessert est une merveille ! Souvenir d’un chocolat chaud : siphon chocolat chaud au beurre salé, tuile cacao, glace brioche toastée, cube de brioche façon pain perdu.
Restaurant Ochre
56 rue du Gué, 92500 Rueil-Malmaison
www.ochre.fr
La Machine à Coudes (Boulogne)
La pétillante Marlène Alexandre-Buisson mène son restaurant avec passion depuis 2012. Elle s’est installée à Boulogne pour des raisons personnelles et pour profiter d’une offre bien faible dans le quartier à l’époque. Décoration minimaliste mais chaleureuse, avec des assiettes préparées par le chef Piotr Korzen, qui vient d’être recruté. Le midi, le menu est en 3 temps, le soir en 6, avec une option végétarienne. Un bel accord mets-vins est proposé avec des flacons nature. La cuisine est originale avec un mélange de saveurs surprenantes, comme des petits pois avec de la ricotta et de la fleur d’oranger ou un dessert au chocolat et à l’estragon ce jour-là.
La Machine à Coudes
35 rue Nationale, 92100 Boulogne-Billancourt
www.lamachineacoudes.fr
Peppe Boulogne (Boulogne)
Le chef Giuseppe Cutraro, champion du monde de pizza en 2019 et chef de la meilleure pizzeria du monde en 2022, vient d’ouvrir un nouveau restaurant à Boulogne. Etabli à Paris depuis plusieurs années, ce chef napolitain est propriétaire de trois restaurants en plein cœur de la capitale. Il souhaitait cette fois, pour sa quatrième adresse, apporter un peu d’Italie en banlieue. Le chef met un point d’honneur à une cuisine 100 % maison. Le restaurant est très familial le week-end et vite complet, tant la réputation du chef et de ses pizzas délicieuses n’est plus à faire. A la carte, la fameuse pizza Champion du monde faite de sauce de tomates jaunes, avec du jambon de parme DOP 18 mois, du provolone, de la belle mozzarella di buffala, des amandes grillées et de la confiture de figues bio.
Peppe Boulogne
102-104 rue du Point-du-Jour, 92100 Boulogne-Billancourt
www.peppeparis.com
La Table de Cybèle (Boulogne)
Cybèle, originaire de San Francisco, s’est installée à Boulogne-Billancourt en 2013, tout près du lieu où son mari habitait. Le respect de l’environnement est un point essentiel dans le choix de ses produits de la terre et de la mer : elle s’applique dans une démarche durable et locavore. La carte évolue au fil des jours afin de proposer des mélanges de saveurs qui s’adaptent aux découvertes faites au marché et auprès des producteurs. La carte des vins a été réalisée par son mari, Frank, après un long périple sur les routes de France à la découverte de petits producteurs en bio, biodynamie et nature. Ainsi, sa carte propose 225 références de vin. Cybèle propose chaque jour des formules déjeuner et dîner. La cheffe officie également à 40 km de Paris dans la forêt de la Haute Vallée de Chevreuse dans un domaine de 1 850 hectares entouré de haras avec un potager en permaculture qui alimente la table qui vient de décrocher une étoile verte au guide Michelin.
La Table de Cybèle
38 rue de Meudon, 92100 Boulogne-Billancourt
www.latabledecybele.com
Ha Salon (Saint-Ouen)
Récemment ouvert dans le quartier des puces de Saint-Ouen, particulièrement animé le week-end, ce nouveau restaurant à l’ambiance intimiste, avec un bar cosy à l’étage, se transforme en restaurant festif à partir de 22 heures, avec un DJ aux platines. La cuisine reflète les goûts et les origines du chef Eyal Shani, considéré par beaucoup comme le «réenchanteur de la cuisine israélienne». Eyal Shani, déjà à l’origine de Miznon à Paris, aime l’ambiance particulière et cosmopolite des Puces parisiennes. Autodidacte, il est désormais à la tête de 40 restaurants dans le monde. Coup de cœur pour les fleurs d’artichaut sorties du four ou la poire avec du délice de Bourgogne sur une belle bruschetta maison. Le kzit kzot de lieu jaune est bon, et, en dessert, le malabi fleur d’oranger (un peu comme de la panna cotta) termine agréablement le repas.
Ha Salon
106 rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen-sur-Seine
www.hasalonparis.com
Eugène Eugène (Puteaux)
Le chef Jérémy Pereira nous séduit par ses plats faits maison avec des produits frais et de saison. Son arrivée ici s’est effectuée lors du changement de propriétaire du restaurant, il y a un an environ. Un restaurant immense, une décoration chaleureuse, une jolie terrasse ensoleillée à l’abri de la rue commerçante, et nous voilà dépaysés entre palmiers et lauriers. Une formule déjeuner ou un choix à la carte est proposé. Pour ce midi-là, avec la caresse d’un doux soleil d’été, nous aurons droit à des asperges blanches avecun œuf mollet, suivi de tranches de rosbif (que l’on vous ressert si vous le souhaitez) accompagnées d’une purée maison, et, pour terminer, le tout nouveau dessert audacieux : le hibou surprise : une coque de chocolat blanc, des morceaux de gâteau au matcha et, lorsque la serveuse verse du chocolat blanc chaud qui fond sur la coque, de délicieuses fraises apparaissent.
Eugène Eugène
38-40 rue Eugène Eichenberger, 92800 Puteaux
www.eugeneeugene.fr
Bistrot Papa Pool (Clamart)
Le nouveau restaurant du groupe Les Bistrots Pas Parisiens vient d’ouvrir ses portes. Situé au cœur du nouvel écoquartier Panorama à Clamart, c’est sur proposition de la ville que Papa Pool a vu le jour. Le chef Arnaud Delvenne, ex-finaliste de Top Chef, a quitté sa Belgique natale pour venir s’installer ici. «Papa Pool, c’est un tout nouveau défi pour moi. Je suis tombé immédiatement sous le charme du quartier et j’ai tout de suite senti que je pourrais en faire un lieu de joie et de rencontre qui me ressemble. J’y ai retranscrit tout ce qui m’anime : la gourmandise, la bonne humeur et le partage». Au fil des saisons, la décoration du restaurant change : en hiver, une ambiance montagnarde déco chalet en bois et cabine de ski ; puis, en été, place à la grande terrasse, aux transats, avec une jolie vue sur le lac. Côté assiette, le saumon mi-cuit brûlé au chalumeau avec du riz nero au soja avec une mayonnaise wasabi est frais en entrée. On poursuit avec un filet de cabillaud servi avec une belle assiette de légumes dans une sauce au curry. Pour le dessert, le sens du partage et de la gourmandise du chef se retrouve dans un énorme chou au praliné et à la poire à partager.
Bistrot Papa Cool
6 allée du Tour-du-Lac, 92140 Clamart
www.bistrotpapapool.fr
Sandra Hirth
Photographie principale : La Villa9Trois – Clemence Losfeld
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