Nous avons rarement été aussi étonnés par le travail d’un artiste. Refik Anadol éblouit nos yeux et enflamme, comme jamais, notre imaginaire. Il crée des installations numériques «vivantes», mystérieuses et spectaculaires, qui devant nous bougent sans cesse et se redéfinissent sans fin, créant des formes et des effets de couleurs multiples et magiques.
Refik Anadol est né en 1985 en Turquie, à Istanbul, et vit et travaille désormais à Los Angeles. L’intelligence artificielle est sa principale collaboratrice : aidé de chercheurs, il donne vie à des objets 3D, des «data sculptures», figures abstraites en mouvement, comme des fantômes animés, des monstres colorés, des irruptions volcaniques de formes qui semblent se débattre dans la boîte carrée de l’installation. Mélange de science et de magie. Bouillonnement hypnotique. L’ensemble des données est traité par un logiciel mis au point par le Refik Anadol Studio en collaboration avec l’équipe de recherche quantique de Google AI. L’artiste travaille avec des chercheurs du MIT à Boston, de l’UCLA en Californie, de Stanford, et collabore avec les grands noms de la tech, Google AI, IBM, Microsoft, Panasonic…
Refik est fasciné par le potentiel créatif des machines. Il s’interroge sur la mémoire, ces milliards de données que nous stockons. «Je suis obsédé par le monde des souvenirs, dit-il. Pour moi, les données ne sont pas des nombres, mais une forme de mémoire que je visualise comme un pigment, un matériau mouvant qui peut prendre des formes infinies.» Il a présenté au mois d’août 2022 une installation immersive, Machine Hallucinations : Nature Dreams, au Centre Pompidou-Metz : une sculpture en mouvement permanent faite de données élaborées à partir de plus de 200 millions d’images liées à la nature. Fascinant.
Claude Maggiori
Vidéo : Refik Anadol, Machine Hallucinations – Nature Dreams Centre Pompidou-Metz, France, 2022
Une installation de Refik Anadol et Refik Anadol Studio (RAS)
MABU Collection / mabu.eth
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