Australienne débarquée à Paris, la jeune Sam Quealy, la petite vingtaine, s’est fait en quelques années un nom, et une silhouette loin de passer inaperçue, dans la nuit et la branchitude parisienne.
Avec son make-up appuyé, ses tenues cyber-punk-disco et sa plastique de babydoll, celle qu’on dit proche de la bande du groupe de psyché-rock La Femme navigue d’un vernissage huppé à un défilé de mode, d’une soirée déjantée à un concert où il y aura tout le monde. Et il suffit de taper son nom dans la barre de recherche du site Who’s Who, véritable bottin mondain de l’ébullition nocturne parisienne, pour s’en convaincre ! Jessica Rabbit égarée dans une rave, comme elle aime à se définir, Sam Quealy ne multiplie pas que les sorties, mais, en bonne slasheuse de l’ère digitale, touche à tout avec talent et provocation, se définissant à la fois comme chanteuse, danseuse, performeuse, productrice et rappeuse. Et plus prosaïquement comme une « badass-fetish-chic-club kid ».
Catapultée sur le dancefloor l’année dernière, avec un Sad Summer Daze, un premier EP concocté avec Marlon Magnée, le cofondateur de La Femme, où Sam ébrouait ses chorégraphies endiablées entre eurodance et gabber, trance et disco, autotune et hyperpop, la post-créature plante fermement ses pieds au sommet de la club-culture et de la frime chic avec Blonde Venus. Un premier album qui navigue entre disco bionique et trance érotique, parle de sexe comme s’il parlait du temps qu’il fait, conçu en forme d’odyssée fantastique dédiée à la dance et l’empowerment féminin. Comme l’expliquait Sam au magazine Numéro : «J’écris mes chansons de la même manière que je chorégraphierais une danse… Il y a, dans ma tête, un sentiment ou une logique de ce qui doit arriver ensuite… C’est intérieur et thérapeutique.» Créature sublime et fantasque, entre l’Amanda Lear des débuts et la Barbie techno-pop sortie d’une intelligence artificielle, Sam Quealy trace sa route au milieu des paillettes et des lunettes noires, libre comme l’air et fière comme une déesse. A star is born !
Sam Quealy, «Blonde Venus» (Headroom Records).
Patrick Thevenin
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