En janvier, il a débuté à la Scala de Milan, un temple lyrique qui manquait à son imposante carrière internationale, dans Médée de Cherubini.
Du Metropolitan Opera de New York aux prestigieux Opéras d’Etat de Berlin, de Munich et de Vienne, Stanislas de Barbeyrac s’est distingué dans ses interprétations de personnages mozartiens, le prince Tamino de La Flûte enchantée et Don Ottavio de Don Giovanni, avec lesquelles il a subjugué le public de l’Opéra de Paris. Révélé à l’aube des années 2010 dans des concours et aux Victoires de la musique classique, le ténor, qui a débuté en choriste avec les Petits Chanteurs de Bordeaux, se prend de passion pour le chant lyrique au conservatoire de Bordeaux. En 2008, il intègre l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris. L’époque des petits rôles commence pour Stanislas avant de briller dans Mozart, puis d’élargir son répertoire. En chanteur des rues dans La Périchole d’Offenbach, en Pelléas dans Pelléas et Mélisande de Debussy, ou en Don José dans Carmen de Bizet, il triomphe sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées. «Je suis un ténor hybride. Ma voix évolue tout le temps. J’aime découvrir des rôles et les mettre dans ma voix.»
Cette saison s’avère justement riche en prise de rôles : Jason dans Médée à Berlin et à Milan; le rôle-titre d’Idoménée de Mozart au Grand Théâtre de Genève ; puis le Faust de Berlioz et Siegmund, le jumeau incestueux de La Walkyrie de Wagner, deux événements attendus avenue Montaigne. Cette Damnation de Faust ouvrira les festivités du jubilé de l’Orchestre national de France, qui fête ses 90 ans. «C’est une musique enivrante, avec beaucoup de tableaux, d’influences, une grande richesse orchestrale.» Dirigé par Yannick Nézet-Séguin, le chef star du Met, à la tête de son ancien orchestre de Rotterdam, l’opéra légendaire de Wagner s’annonce lui aussi sous les meilleurs auspices. «C’est un monde à part, une plénitude sensorielle, émotionnelle», confie le ténor qui rêve de poursuivre l’exploration du répertoire wagnérien avec Lohengrin et Parsifal. En attendant, c’est Gluck, un compositeur familier, qu’il retrouvera avec Iphigénie en Tauride, exceptionnellement couplé au premier volet du mythe Iphigénie en Aulide, au festival d’Aix-en-Provence cet été.
Au Théâtre des Champs-Elysées: «La Damnation de Faust», de Berlioz, le 21 mars; «La Walkyrie», de Wagner, le 4 mai. Au festival d’Aix-en-Provence: «Iphigénie en Tauride», de Gluck, du 3 au 16 juillet.
Alice de Chirac
Photographie principale : ©Jérome Bellocq
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