Une quatrième saison de Dix pour cent, un film remarqué, Miss, et un single, Maison de terre, Stéfi Celma est sur tous les fronts cet automne.
On lit que votre vocation est née lors de votre passage, à 5 ans, dans L’Ecole des fans ?
Stéfi Celma. (Rires) Je suis effectivement passée dans l’émission de Jacques Martin: je lui avais dit que je voulais être coiffeuse ! Plus sérieusement, ma grande sœur Karine est née avec un handicap lourd. Nous avons quitté la Martinique pour Paris en 1986. J’avais un rapport très fusionnel avec elle. Elle n’avait pas la capacité de parler, aussi nous communiquions à travers la musique et le rire. Je jouais du piano pour elle, je lui interprétais des sketchs. Elle est finalement décédée, mais je pense que mon envie de distraire les autres est née là.
Pourtant, vous avez fait une fac d’économie…
S.C. Une erreur d’aiguillage qui a duré une semaine. (Rires.) Je n’étais pas à ma place. Moi, je me voyais ingénieur du son. Je joue du piano depuis mes 8 ans et je chantais. La musique m’a toujours accompagnée.
Vous avez aussi été mannequin, puis vous intégrez la Comédie musicale Sol en cirque de Zazie.
J’ai fait une campagne Benetton à 9 ans, puis j’ai intégré une agence de mannequins. Je n’avais pas le mental pour ce métier: trop ingrat d’être jugé en deux minutes sur quelques photos. Pour Sol en cirque, j’ai été repérée sur MySpace, où je postais mes chansons, par un directeur de casting, et j’avais réussi l’audition.
Trois ans plus tard, une autre comédie musicale, je me voyais déjà, de Laurent Ruquier. Vous étiez sur la voie de la chanson quand…
Quand une directrice de casting me repère et me propose le casting de Seconde chance pour TF1. Je ne m’y attendais pas du tout, je me voyais comme une chanteuse plus que comme une comédienne. J’ai cru que c’était une blague, mais j’ai commencé une carrière d’actrice avec de nombreux téléfilms (Joséphine ange gardien, Boulevard du Palais, Un flic…) et aussi le cinéma (Case départ, Les Profs 1 et 2, Les Ex…). La comédie est devenue mon activité principale, mais je continue la musique. Une de mes chansons est devenue le générique de fin de Case départ. Dans Les Ex, je chante…
Le succès de la série de France 2 Dix pour cent, dont la 4e saison est diffusée cet automne, a changé votre vie ?
Tout à fait. Le personnage de Sofia Leprince dans Dix pour cent m’a énormément touchée et j’ai pris beaucoup de plaisir à le jouer. Elle est réelle, avec son parcours chaotique. On s’identifie à son rêve de devenir actrice. Comme pour tous les comédiens de la série, cela m’a offert énormément de nouvelles opportunités. D’autant que la série est diffusée sur Netflix et qu’elle bénéficie ainsi d’une audience mondiale. Balle perdue, un film d’action français diffusé sur Netflix il y a trois mois, a été vu par 37 millions d’abonnés dans le monde. C’est assez fou !
Ce qui vous a permis de jouer dans Happy Times de Michael Mayer et bientôt dans une série internationale franco-italo-allemande. Et, en France, après Tout simplement noir, Miss de Ruben Alves sorti le 28 octobre.
Miss, c’est l’histoire d’un petit garçon de 9 ans qui rêve de devenir Miss France ! C’est un film touchant, humain, sur un sujet pourtant «différent». Et, pour une fois, j’ai un rôle de «bitch», de peste, et ça m’a beaucoup amusée de le jouer.
Et, finalement, après tout ce temps, vous renouez avec votre premier amour, la musique, avec la sortie de la chanson Maison de terre, dont Ruben Alves a tourné le clip. Il était temps, non ?
Ça aura été un parcours du combattant ! Les maisons de disques voulaient me cantonner à un genre musical commercial et à un personnage qui n’est pas moi. Maison de terre, c’est de la bossa nova cap-verdienne avec des influences hip-hop. Je me produis moi-même, en indé, et cette liberté m’a redonné élan et énergie. Je le fais par amour de la musique, pas pour entamer une nouvelle carrière. Mais un album sortira ensuite.
Propos recueillis par Philippe Latil.
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