Si vous avez raté les épisodes précédents : gagnante de la saison 2 de Top Chef, Stéphanie Le Quellec officiait, depuis 2012, au restaurant La Scène, à l’hôtel Le Prince de Galles. Sept années et deux étoiles plus tard, l’hôtel décide de fermer les portes de sa table gastronomique. Un coup de théâtre qui sonne comme une occasion, celle pour Stéphanie Le Quellec d’exprimer pleinement son talent en ouvrant son restaurant. Octobre 2019, la voilà de nouveau en Scène, mais chez elle, cette fois !
Avez-vous eu l’impression d’être bousculée par les événements, ou finalement le moment était venu de quitter le Prince de Galles ?
Je pense que j’étais arrivée au bout d’une histoire. J’avais emmené la maison où je voulais et décroché deux étoiles. Il y a eu un petit coup d’accélérateur, mais l’envie de partir était là et j’étais prête à me lancer dans une nouvelle aventure.
Votre restaurant vient d’ouvrir ses portes. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je suis sereine. J’ouvre ma maison, je suis en phase avec ce que je suis et ce que je fais. J’ai confiance en mes équipes et je trouve le restaurant vraiment très beau. Les architectes Toro & Liautard ont parfaitement retranscrit dans le décor l’ambiance que je voulais.
Vous êtes maman de trois enfants, cheffe et entrepreneuse. Un sacré défi, au quotidien ?
Je suis habituée au stress ! Et j’ai la chance d’avoir un mari qui m’aide beaucoup et m’épaule dans la gestion du quotidien.
Pourquoi avoir conservé le même nom, La Scène ?
Parce que pendant sept ans j’ai raconté une histoire au Prince de Galles, j’ai obtenu deux étoiles et je n’avais pas envie de jeter tout ce capital à la poubelle. J’avais envie de poursuivre cette histoire. Garder ce nom, c’est un état d’esprit, un ADN que je voulais conserver.
Que représente pour vous cette ouverture ?
C’est le projet d’une vie, c’est être chez soi, et ça change tout ! Je vais beaucoup plus loin dans mes créations, je peux m’exprimer pleinement et offrir ma vision de la cuisine. Je fais ce métier depuis que j’ai 14 ans, et ce restaurant est l’aboutissement de toutes ces années de travail, de remise en question et de doutes parfois. C’est un rêve qui se réalise.
Parlez-nous de votre restaurant ?
C’est un lieu de vie où la simplicité rencontre la haute gastronomie. Il compile tout ce qui me plaît dans la vie. Au premier niveau, le bar et son comptoir sont ouverts en continu de 8 h du matin jusqu’à 2 h. On peut y venir le matin pour un café-croissant, déjeuner sur le pouce d’une omelette aux cèpes, d’une soupe ou d’une salade, et le soir partager des tapas en sirotant des cocktails ou du champagne. Et au second niveau, il y a la table gastronomique avec une cuisine ouverte sur la salle, intime et conviviale à la fois, avec une carte courte et mouvante que j’ai voulue comme un répertoire et qui rend hommage à la cuisine française.
Quels sont les plats phares à la carte de la table gastronomique ?
On retrouve ma brioche au caviar et le ris de veau que je propose avec du chou-fleur rôti et une pomme dorée et laquée d’une harissa.
Vous sortez dans la foulée un nouveau livre de recettes ?
Oui, c’est un livre très personnel pour lequel j’ai quitté les rives de la cuisine gastronomique pour offrir 80 recettes simples et généreuses adressées aux familles, aux amateurs de bons plats et aux grandes tablées. J’y donne mes astuces antigaspillage et la recette d’un de mes plats fétiches : le pot-au-feu simplissime !
Propos recueillis par Sandra Serpero.
La Scène
32 avenue Matignon, Paris VIIIe
01 42 65 05 61
www.la-scene.paris