En 1984, Thomas Sabo créait en Allemagne sa maison éponyme spécialisée dans les bijoux fantaisie haut de gamme. La marque est devenue depuis une référence internationale. Il y a deux ans, c’est avec son fils Santiago et sa femme, l’artiste Rita Sabo, que le designer allemand dévoilait la marque Saboteur. Rencontre avec un duo créatif et complémentaire.
Trois mots pour définir votre marque ?
Thomas Sabo : «Puissant. Fiable. Haut de gamme.»
Vous avez créé un Charm Club avec la volonté de rendre ces bijoux accessibles au plus grand nombre. Quelle importance ont encore les charms pour vous ?
Thomas Sabo : «Les charms sont une part importante de la marque Thomas Sabo, ils font partie de l’ADN de la maison. Ils ont ce côté ludique et enthousiasmant qui séduit toujours autant. Ils jouent aussi en quelque sorte le rôle de souvenirs : chaque charm a son histoire et sa signification pour la personne qui l’achète.»
La personnalisation est un élément clé depuis vos débuts. Est-ce toujours aussi important pour vous ?
Thomas Sabo : «Oui, les gens adorent ça. Personnaliser un bijou est assez excitant, le gravage apporte une petite touche qui rend le bijou encore plus unique, et cela s’accorde très bien avec nos valeurs.»
Dans vos choix des matériaux et des pierres, avez-vous le souci de proposer une joaillerie responsable ?
Thomas Sabo : «C’est juste normal. Je ne comprends pas pourquoi les maisons en font un argument marketing. Nous devrions tous nous attacher à faire bouger les choses.»
Vous travaillez en couple, avec votre femme, Rita Sabo : comment se passe la création à deux ?
Rita Sabo : «Nous sommes tous les deux des personnes très créatives. Chacun a ses compétences, mais nous sommes complémentaires. Thomas est une personne qui analyse beaucoup, il est très soucieux du détail. Moi, c’est mon art qui m’influence le plus. Je me suis beaucoup dédiée à la ligne Sacra de Saboteur. C’est une collection très liée à mon art.»
Parlez-nous de votre collection Cosmic Amulet…
Thomas Sabo : «Comme pour toutes nos collections, la créativité est au cœur de Cosmic Amulet, dont les pièces sont inspirées du cosmos. Elle offre beaucoup de possibilités, il y a beaucoup de longueurs de chaînes et de pendentifs différents pour jouer avec tous les styles. La collection elle-même a plusieurs significations : le rêve, l’énergie, le bonheur, l’harmonie, l’équilibre… et même, en quelque sorte, le karma.»
Saboteur est une affaire de famille que vous avez créée il y a deux ans tous les trois, avec votre femme, Rita, et votre fils Santiago. Qu’est-ce qui vous a inspiré ce nouveau projet ?
Rita Sabo : «C’est un projet dont nous avons beaucoup discuté tous les trois, surtout sur nos différences de style et même nos différences dans la vie en général. On s’est rendu compte que nos différences pouvaient être une impulsion. Nous avons été très complémentaires. Chacun a ses compétences, son domaine. La collection Sacra dont je me charge est plus féminine, Elemental, plus masculine. Il y a un vrai contraste, mais nous y avons chacun mis du nôtre. Les bijoux sont d’une grande qualité, faits pour durer et être transmis. Comme le pendentif Sacred Planet que je porte, qui est emblématique de la marque et qui fait aussi référence à mes œuvres exposées à l’Unesco. Il représente les facettes de la Terre, d’anciens motifs sacrés, la connexion entre l’homme et la nature. L’idée est de sensibiliser en faveur d’un avenir durable.»
Thomas Sabo : «Ce projet est très récent. On fait attention, on le protège un peu, et on continue à avancer étape par étape.»
Vous êtes actuellement à Paris pour le lancement de votre exposition «Planète sacrée» à l’Unesco. Cette exposition est-elle un aboutissement?
Rita Sabo : «C’est un véritable honneur et une grande responsabilité. Avec cette exposition, je veux inviter le spectateur à voir plus loin qu’avec ses yeux, à remettre en question sa vision des symboles. Amener à réfléchir sur les questions de durabilité. Nous sommes très connectés à l’Unesco.»
Après un lancement en Autriche et en Allemagne, la marque s’est implantée à Paris dans votre boutique du Marais, mais également au Printemps et aux Galeries Lafayette. Envisagez-vous l’ouverture d’une boutique dédiée exclusivement à la marque Saboteur ?
Thomas Sabo : «Nous recherchons actuellement l’emplacement idéal pour Saboteur, ce qui peut prendre du temps à Paris, comme vous pouvez l’imaginer. Dans le Marais, nous nous concentrons sur la nouvelle collection Saboteur Piercing avec un studio piercing intégré au premier étage. Entre-temps, nous venons d’ouvrir une nouvelle boutique à Manchester, notre premier magasin au Royaume-Uni.»
Propos recueillis par Alice Ernult
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