Thomas Marty a commencé à tourner des vidéos en 2017. Il connaît un vif succès pendant le confinement, qu’il a passé en Bretagne, en famille. Aujourd’hui, il cumule plus de 882 000 abonnés sur Facebook et 371 000 abonnés sur Instagram. Allez, la bise ! est le nom de son premier spectacle et sa signature à la fin de chaque vidéo.
Tes vidéos s’inspirent des scènes de ton quotidien, ta famille, ta copine, tes amis, tes vacances…
Thomas Marty. C’est l’humour d’observation. Pour créer, j’ai besoin de vivre les choses. Dès que je vis un truc drôle, je le note sur mon téléphone, et, des fois, en relisant, je me dis : “Ça peut être pas mal pour un sketch… ” L’autre jour, mon père passait le Kärcher, il m’a inspiré un sketch…
Avant la scène, tu travaillais dans une banque…
J’ai fait des études en gestion de patrimoine et j’ai travaillé au CIC. Ça ne me plaisait pas du tout, j’étais au guichet et je faisais rire les clients. J’ai quand même fait ça presque 4 ans ! Ma première vidéo date de 2017. Ça ne fonctionnait pas. J’ai
dû faire une pause de trois mois, puis j’ai commencé les vidéos dans des magasins, genre Sézane, Hema, Nature et Découvertes… et ça a bien marché. J’ai arrêté la banque pour me lancer dans le stand up, mais le Covid est arrivé deux mois après…
Quels sont les humoristes qui t’ont inspiré ?
Tous les meilleurs : Gad Elmaleh, Franck Dubosc, Florence Foresti, Roman Frayssinet, que j’ai eu la chance de rencontrer.
Comment appréhendes-tu le passage du virtuel au spectacle sur scène, devant des spectateurs ?
Je savais que je voulais faire de la scène plutôt que des vidéos, et le confinement a été un coup d’accélérateur. Arrivé chez mes beaux-parents, en Bretagne, j’étais un peu perdu, et ma copine m’a donné l’idée : une vidéo dans le garage de mon beau-père. Qui a fait 1 million de vues. Après, toutes les semaines, je faisais une vidéo. Mes beaux-parents ont un monospace, il m’ont inspiré La Voiture des parents, qui a très bien marché. Après, j’ai fait La Cuisine des parents, Le Sudiste en Bretagne… On l’oublie, mais le deuxième confinement a été très long. Tous les théâtres étaient fermés, et c’est là que les reels ont vraiment commencé sur Instagram. Au début, je faisais de longues vidéos, puis je me suis adapté à ce format. Au lieu d’une vidéo par semaine, je faisais trois reels, et mon nombre d’abonnés a nettement augmenté. Après le confinement, un producteur m’a approché, et je lui ai dit que j’avais un spectacle… alors que je n’en avais pas. J’avais très peur de revenir à la banque.
Une anecdote drôle pendant un spectacle ?
En tournée à Lille. Je jouais devant 1 300 personnes, et, à un moment, je me rends compte que les gens ne m’écoutent plus. En fait, un homme est arrivé des coulisses derrière moi avec deux pintes. C’était un pari qu’il avait fait avec ses amis. Les gens pensaient que ça faisait partie du spectacle, alors que pas du tout. Après, pour raccrocher, c’était dur… J’ai eu aussi un truc mignon : un jour, je jouais à Saint-Raphaël, d’où je suis originaire ; je fais une impro, une voix me répond et je me dis: “C’est pas possible, c’est la voix de mon grand-père…” La lumière s’allume, et je vois papy Gégé, il m’avait fait la surprise. C’était super émouvant.
Comment t’es venue cette idée de format : face caméra et collage de petits sketchs ?
L’impro sur les réseaux sociaux, ça marche de mieux en mieux. Et ce format, c’est le plus simple. J’ai un logiciel de montage qui me permet de filmer, rajouter des transitions et le monter directement.
Tes projets ?
J’aimerais faire une vidéo sur Paris, sur chaque arrondissement. Là, je lance La Bise chez vous : j’ai mis un questionnaire sur le site internet, je vais choisir une personne ; à l’issue du spectacle, on passe la soirée ensemble, et le lendemain je passe la journée avec elle, pour découvrir son travail, son quotidien. Le premier épisode sera avec une infirmière, à Paris, mais je vais en faire une à Clermont-Ferrand : une soirée avec un coach de parapente. La bonne nouvelle, c’est que je vais faire mon premier Zénith, à Toulouse, le 31 janvier 2025.
«Allez, la bise !», au Théâtre de la Gaieté Montparnasse, jusqu’au 29 décembre 2023.
Propos recueillis par Alice Ernult
Photographie principale : Renaud Corlouer
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