Et en plus il est gentil ! Pas tordu, pas drogué. Sympathique, romantique, modeste, naturel, pas basiquement macho, ni stupidement people, naturellement élégant… D’une beauté androgyne, affichant une masculinité déconstruite, Timothée Chalamet est la personnalité du moment, l’icône charmante de nos troubles années 2020.
Il s’est imposé comme une figure du cinéma indépendant et en même temps la vedette d’énormes blockbusters. Toujours surprenant sur les tapis rouges, il est devenu celui que toutes les filles du monde veulent prendre dans leurs bras pour le cajoler, en caressant ses longs cheveux délicieusement ébouriffés… A 27 ans, le monde et Hollywood sont à ses pieds. En décembre, nous pourrons voir Wonka, le film de Paul King, réalisateur des films Paddington et Paddington 2 , dans lequel Timothée refait vivre le drôle de chocolatier qui fait craquer grands et petits. En mars 2024, retardé à cause de la grève des scénaristes et des acteurs, sortira Dune, deuxième partie, toujours mis en scène par Denis Villeneuve. L’acteur vient aussi de terminer le tournage du dernier film de James Mangold, A Complete Unknown, où il incarne le mythique Bob Dylan. Il vient aussi de tourner un spot publicitaire élégant pour Bleu de Chanel, réalisé par le maître Martin Scorsese, dont Timothée dit qu’il «vit et respire le cinéma». Timothée Chalamet, c’est l’acteur du moment qui fait le plus rêver !
Il est né le 27 décembre 1995 à New York, d’un père français, Marc Chalamet, travaillant pour l’Unicef, et d’une mère américaine, Nicole Flender, actrice et danseuse. Timothée a une grande sœur, Pauline, comédienne également, qui partira vivre à Paris. Leurs grands-parents maternels sont, eux aussi, dans le cinéma : Harold Flender est scénariste, tandis qu’Amy Lippman est productrice. Le jeune Timothée Chalamet rentre en France régulièrement, pour les vacances, à Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), où vivent ses grands-parents paternels. Il fait l’essentiel de sa scolarité à New York, au lycée LaGuardia, école qui prépare aux métiers artistiques. En 2014, il fait, dans un tout petit rôle, sa première apparition au cinéma dans le film Men, Women and Children. La même année, il interprète à nouveau un rôle secondaire dans le blockbuster Interstellar, de Christopher Nolan. Il est vraiment révélé en 2017 par Call Me by Your Name, de Luca Guadagnino. Le film lui vaut une nomination aux Oscars et aux Golden Globes. Suivront le western Hostiles (2018), My Beautiful Boy, produit par Brad Pitt, le film Netflix Le Roi, le remake des Filles du docteur March réalisé par Greta Gerwig, le premier volet de Dune et The French Dispatch (2021), de Wes Anderson. Ainsi que la sortie du road movie horrifique Bones and All, de Luca Guadagnino, sorti en 2022. On retiendra, cette même année, son apparition dos nu à une réception à la Mostra de Venise qui fera sensation.
Après avoir tourné avec Woody Allen A Rainy Day in New York, Timotée a affirmé avoir regretté d’avoir tourné avec le réalisateur américain accusé d’agressions sexuelles. Le 16 janvier 2018, l’acteur avait annoncé son intention de reverser son cachet du film aux associations Time’s Up, The LGBT Center à New York ainsi qu’à RAINN (Rape, Abuse ans Insest National Network). Annonce à laquelle Woody Allen, pendant la promotion de son livre autobiographique Apropos of Nothing, a répondu : «Les trois acteurs principaux, Timothée Chalamet, Selena Gomez et Elle Fanning, étaient excellents et ce fut un plaisir de travailler avec eux. Mais Timothée a ensuite publiquement son regret d’avoir travaillé avec moi et qu’il allait offrir son cachet à des organisations de charité. Il a cependant juré à ma sœur devoir agir ainsi parce qu’il était cité pour un Oscar grâce à Call Me by Your Name, et qu’il estimait, tout comme son agent, que ses chances seraient meilleures s’il me “dénonçait”. Ce qu’il a fait.» Ambiance. En conclusion, Timothée déclarera avoir «appris qu’un bon rôle n’est pas le seul critère pour accepter un boulot».
Affaire qui n’empêchera nullement Timothée Chalamet d’être à l’affiche de quelques-uns des films les plus attendus des prochains mois. «Chalamet a une très belle voix chantante, a déclaré Paul King, réalisateur de Wonka au magazine Total Film. Il me rappelle Bing Crosby. Il dévoile toute une gamme, passant de choses fortes et spectaculaires à des moments d’émotion pure, il peut tout faire.» Puis il a ajouté, au magazine Rolling Stones : «Les Oompa Loompas chantent beaucoup dans le livre, et Roald Dahl a toujours recours à la poésie. Mais je ne voulais pas que cela devienne une comédie musicale où les gens chantent des dialogues sans raison apparente. J’ai l’impression qu’il s’agit plus d’un film avec des chansons que d’une comédie musicale.» Le réalisateur ne tarit pas d’éloge sur le comédien : «C’était une offre directe parce qu’il est génial et qu’il était la seule personne à mon avis capable de le faire. Mais, comme il s’agit de Timothée Chalamet et que sa vie est tellement surréaliste, les représentations de sa comédie musicale de jeunesse au lycée sont sur YouTube et ont des centaines de milliers de vues. Je savais donc qu’il savait très bien chanter et danser. Je savais qu’il avait tout cela dans son arsenal, mais je ne savais pas à quel point il était doué. Lorsque je lui ai parlé, il était très enthousiaste. Il avait fait des claquettes au lycée, et il s’est dit : “J’aimerais bien montrer aux gens que je sais faire tout ça.”»
En mars 2024 sortira Dune, deuxième partie. Le réalisateur Denis Villeneuve parle du travail acharné de Timothée. «Sur le premier volet, Timothée découvrait les tournages dans de grands studios. Il ne manquait pas d’assurance, mais on sentait une vulnérabilité. Il essayait de rester concentré tout en cherchant à préserver sa bulle. Pour la Deuxième partie, il a débarqué dès le premier jour de tournage. Il avait tellement appris entre-temps… il réussissait à ne jamais perdre sa concentration, en restant maître de son espace.» C’est sur le tournage de Dune que Timothée a fait la connaissance d’Austin Butler, qui a si brillamment incarné Elvis Presley. Au magazine GQ, Chalamet a déclaré s’être inspiré du jeu d’Austin Butler sur Elvis pour faire vivre Bob Dylan. «Pour faire simple, j’ai embauché toute son équipe d’Elvis pour m’entraîner à jouer Dylan. Il y a un incroyable coach d’accent, Tim Monich. Un coach vocal qui s’appelle Eric Vetro. Et une coach de mouvement, Polly Bennett. Quand j’ai vu la façon dont il faisait corps avec son jeu, je me suis dit qu’il fallait que je monte en gamme.»
Lors d’une récente apparition sur le podcast «Happy Sad Confuse», le réalisateur du film A Complete Unknown, James Mangold, a déclaré que le film n’était «pas vraiment un biopic de Bob Dylan, mais un film sur un moment très spécifique de la scène folk à New York pendant les sixties. La spécificité du film est l’une des raisons pour lesquelles Bob Dylan nous a soutenus dans notre démarche. Les meilleurs films sur une vraie vie ne vont jamais du berceau à la tombe, mais ils traitent d’un moment très précis. Il s’agit d’un ensemble sur un moment donné, le début des années 1960, où un jeune de 17 ans avec 16 dollars en poche fait de l’auto-stop jusqu’à New York pour rencontrer Woody Guthrie, qui est à l’hôpital et se meurt d’une maladie nerveuse. Il chante à Woody une chanson qu’il a écrite pour lui et se lie d’amitié avec Pete Seeger, qui est comme un fils pour Woody, et Pete lui propose des concerts dans des clubs locaux, et c’est là que vous rencontrez Joan Baez et toutes ces autres personnes qui font partie de ce monde.» Et d’ajouter pour le magazine américain Variety : «J’ai passé plusieurs journées charmantes en compagnie de Bob Dylan, en tête-à-tête, à discuter. J’ai un scénario qu’il a annoté de sa main et que je chéris. Il adore les films. La première fois que je me suis assis avec Bob, l’une des premières choses qu’il m’a dites a été : “J’adore Copland.”» (Copland, sorti en 1997, avec Sylvester Stallone, est le deuxième film de James Mangold.)
Et la vie privée du jeune Timothée ? Lui affirme souvent haut et fort qu’il «veut une vie privée», c’est-à-dire qu’il souhaite que sa vie privée le reste, mais sait-il qu’il est devenu trop important pour que les médias désormais le laissent tranquille ? Les paparazzi lui ont prêté une liaison avec Lourdes Ciccone Léon, la fille de Madonna, lorsqu’il était adolescent, Lily-Rose Depp entre 2018 et 2020, puis une brève amourette avec l’actrice mexicaine Eiza Gonzalez. Et une dernière liaison avec Kylie Jenner, la ravissante petite sœur de Kim Kardashian, professionnelle du buzz, princesse du clinquant, star tapageuse et artificielle, lui si discrètement chic, si naturel, elle si matérialiste, lui si poétiquement inspiré… Ils ont été photographiés ensemble et intimes au concert de Beyoncé, à la Fashion Week de New York et à l’US Open… Coup de pub, coup de foudre ? Le mariage de la carpe et du lapin, de la diva et du dandy ? Très beau couple de deux trop beaux ? Et si, tout simplement, Timothée pensait qu’il était arrivé au sommet, là où l’air est plus intense, là où les icônes vivent entre elles. Timothée Chalamet va-t-il devenir un people ? Cela serait infiniment triste. Timothée, prends garde à toi, reprends-toi ! Surtout, reste le même, unique et si émouvant !
Séraphin Bonnot
Photographie principale : Ryan Pfluger / August
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