La maison Messika fait le choix audacieux et inédit de présenter sa collection de haute joaillerie lors d’un défilé pendant la Fashion Week, avec un casting impressionnant, de Gigi Hadid à Naomi Campbell. Rencontre avec la créatrice Valérie Messika.
C’était un moment incroyable…
Valérie Messika. Le show était pour moi un challenge que j’ai fait avec Kate Moss. J’ai adoré cette expérience. J’ai voulu que cela devienne un rendez-vous, et j’ai fait le deuxième avec Adidas. J’ai pris tous les codes de la mode parce que je voulais que les femmes poussent la porte de la joaillerie pour s’acheter des bijoux comme on peut s’acheter un sac à main ou une paire de chaussures. Je n’aime pas que mes bijoux soient sous vitrine, j’aime que les femmes les essayent, j’aime les voir portés, je veux les voir vivants, en mouvement. C’est l’ADN et la force de Messika, d’avoir désacralisé l’achat d’un bijou au-delà des grandes occasions. Nous avons la chance d’avoir des égéries fortes qui nous soutiennent depuis longtemps et d’être les premiers joailliers à avoir intégré tous les codes d’un défilé mode. Il y a dix ans, j’ai pris Gigi Hadid comme égérie. Puis, j’ai confirmé avec Kate, là avec Kendall : je l’assume, et j’en suis fière.
Toujours sur le diamant ?
Toujours. C’est l’engagement que j’ai tenu à mon père lorsque j’ai commencé avec lui la maison. C’est son nom. Il est toujours là. Je l’appelle mon petit GPS dès que j’ai un doute. Mon frère Ilan est dans le diamant brut et taille des diamants. Grâce à lui, j’ai eu ce diamant de 110 carats qui était au cou de Naomi Campbell, la pièce la plus incroyable que j’ai jamais faite.
En quoi cet esprit mode influence-t-il tes créations ?
Dans la manière dont le bijou va épouser la peau. J’ai grandi avec Alaïa dans mon esprit, pour la féminité, les formes qui épousent les courbes, que l’on soit mince ou ronde. Lorsque j’ai vu apparaître les crop tops, j’ai décidé de faire des ceintures en diamants, des bijoux de nombril. J’observe les tendances de la mode et les adapte au bijou. Cela me permet de repousser les limites, comme de faire un bijou de lèvre, de nez ou de tête.
Quels sont tes créateurs de mode préférés ?
Monsieur Saint Laurent a beaucoup habité mon imaginaire. J’aime l’idée d’une féminité masculine, une ultra-féminité, avec un costume d’homme toujours intemporel. J’aimais Karl Lagerfeld pour sa personnalité. Aujourd’hui, j’aime bien Jacquemus, son univers, sa personne… Je pioche dans la musique, le cinéma, mes voyages, l’observation des femmes, mes filles… nous sommes comme des buvards.
Y aura-t-il d’autres collaborations comme celle réalisée avec Adidas ?
J’ai des idées dans le pipe. J’ai envie de mélanger des univers, avec la mode, la beauté, l’art de vivre, la gastronomie. Je veux créer des ponts. Mais je fais attention à ne pas m’éparpiller, il faut que cela fasse vraiment sens.
Propos recueillis par Anne Delalandre
Photographie principale par Nicolas Gerardin
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